• Mondial 2010: Qu'arrive t-il à Ronaldo?

    PMUExcellent avec son club du real de Madrid, Cristiano Ronaldo peine à briller en sélection avec le Portugal. Va-t-il faire taire ses détracteurs, le 29 juin, face à l'Espagne ?

    "Je veux devenir une légende, une source d'inspiration pour les enfants, le meilleur de tous", expliquait Cristiano Ronaldo, il y a un an, au moment de s'engager pour le Real Madrid, devenant ainsi le footballeur le plus cher de tous les temps (94 millions d'euros). Par souci de modestie, il ajoutait : "On peut toujours progresser et la route est encore longue..." Elle passe par Le Cap, le 29 juin en huitième de finale de la Coupe du monde, face au rival espagnol. Or, si scintillant fut-il cette saison avec son club (26 buts en 29 matches de Liga, 7 en 6 rencontres de Ligue des champions), "CR9" peine à justifier sa réputation sous le maillot de l'équipe nationale. Comme si l'étoile ne trouvait pas constellation à sa mesure.

    Cristiano Ronaldo est un joueur d'ordre stratosphérique, personne ne saurait ergoter là-dessus. Mais son inefficacité avec la Selecção interpelle. Avant d'inscrire la sixième des sept réussites lusitaniennes contre la Corée du Nord, un but qui relevait d'ailleurs davantage du numéro de cirque que d'autre chose, l'ancienne machine à marquer de Manchester United n'avait plus fait trembler les filets depuis février 2009 - sur penalty, lors d'un match amical devant la Finlande.

    De quoi semer le doute ? Apparemment pas : "J'ai gardé les buts pour maintenant", plaisantait-il - ou pas - à l'arrivée de la délégation portugaise en Afrique du Sud. "Je vais exploser lors de ce Mondial. Les buts, c'est comme le ketchup : il faut parfois attendre longtemps et après, tout vient d'un coup." Le moment paraît très opportun, le 29 juin avec le somptueux Green Point Stadium pour théâtre, pour envoyer la sauce. Pour moucher les détracteurs qui se plaisent à souligner que Cristiano Ronaldo flambe contre les petites équipes et s'éteint lors des matches décisifs; pour faire grandir une légende vieille d'un quart de siècle - la sienne; et pour se donner la possibilité de décrocher, enfin, un titre majeur avec le Portugal.

    Le bilan, jusqu'ici, est tout sauf terne : 23 buts en 75 sélections, une finale - perdue face à la Grèce - et une rivière de larmes lors d'un Euro 2004 à domicile, une demi-finale - perdue encore, devant la France - à la Coupe du monde 2006, et un quart de finale - perdu toujours, contre l'Allemagne - à l'occasion de l'Euro 2008. Mais quand on veut devenir une légende, LE meilleur, il faut gravir la marche ultime.

    Donc, commencer par battre l'Espagne en huitième de finale. Oui, mais comment ? Le Portugal, outre son carton nord-coréen, n'a trouvé la faille ni contre la Côte d'Ivoire, ni contre le Brésil (deux fois 0-0). Si la défense de Carlos Queiroz est de fer, l'animation offensive provoque quelques soucis... Un comble quand on possède Cristiano Ronaldo dans son effectif.

    Question, volontairement provocatrice : l'homme, adulé par tout un peuple, est-il "fabriqué" pour répondre aux attentes de la nation ? Lui l'insulaire, lui le rejeté, lui l'individualiste. Gamin aux pieds d'or, le petit génie déraciné à l'âge de 12 ans, lorsqu'il quitte son île de Madère pour le Sporting Portugal. A Lisbonne, il est raillé pour son accent et sa petite taille, avant de faire un nœud des mauvaises langues, balle au pied. C'est toujours ainsi que Cristiano Ronaldo a réglé les problèmes : en dribblant.

    Mais à force de semer tout le monde, même quand on est très beau gosse et multimillionnaire, même quand on est chaperonné par la Creative Artist Agency, la boîte qui commercialise aussi l'image de gens comme David Beckham, George Clooney, Brad Pitt ou Bruce Springsteen, on court le risque de se retrouver seul. Sur le terrain, ce fut parfois le cas.

    Et le football est une affaire collective. Même Cristiano Ronaldo, aidé en cela par les coups de semonce de l'entraîneur Sir Alex Ferguson à Manchester, a fini par s'en rendre compte. "Un bon capitaine reste lui-même", a-t-il déclaré lorsque Carlos Queiroz lui a remis le brassard de la Selecção. "Mais c'est l'esprit d'équipe qui doit prédominer. Parce que seul, je ne deviendrai jamais champion du monde."

    Correct. Aussi juste qu'une équipe ne peut devenir championne du monde sans pouvoir compter sur une individualité d'exception. Et s'il y en a une, dans les rangs de la sélection portugaise, c'est bien lui. Bref, sur un terrain de foot comme ailleurs, tout est affaire d'équilibre. Reste à savoir si l'étoile Cristiano Ronaldo peut briller de son plein éclat dans la constellation présente. Et si tel est le cas, sera-ce suffisant pour "enfumer" la galaxie espagnole ?

    Source: courrier international

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :